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Ici Maintenant ? Pantin

Bienvenue à Pantin
Bienvenue aux 4 chemins 
Bienvenue ici, maintenant.

Devant nous, le magnifique collège
Tout neuf
Tout beau
Déjà inhabitable
Pas adapté aux grosses chaleurs
Dedans
Envie de boire une bonne bière ou plutôt un oasis .

La première fois que je suis venu ici,
Dans cet endroit derrière la barrière, j’ai eu l’impression d’être privilégié
Avoir accès à un lieu inaccessible
Entre deux mondes,
Un espace en friche, c’est un espace de projection
On se met à rêver

Et voilà que la grande histoire s’inscrit dans le paysage 
Au 18ème, le romantisme, La nature, les prés, les champs,
1803 Napoléon construit le canal de l’ourc
La ligne ferroviaire s’installe
Les industries poussent comme des champignons
Pantin se transforme !
Le quai aux bestiaux
Pas loin des abattoirs de La Villette
Pratique 
Le quai au bestiaux
15 août 1945,
Nous sommes à la veille de la libération
Le dernier convoi de résistants
Le plus important
des femmes et des hommes
Prisonniers et prisonnières politiques du camp de Ramonville, de la prison de Fresne sont déportés vers les camps de Buchenwald et Ravensbrück. 

Aujourd’hui
Le collège
Un grand couloir construit sur la suite du quai
Un nouveau paysage pour ses élèves
Vu sur un site désaffecté.
L’ensemble du secteur Pantin-Local fait l’objet d’un projet de renouvellement urbain autour d’un écoquartier. A green space. 
Un territoire en transformation

Avez-vous déjà transformé une pièce de votre maison en quelque chose d’autre ?
Une vieille remise en studio de répétition, Un garage en bureau, Une grange en garçonnière.
Vous êtes vous déjà retrouvé devant un objet qui n’avait plus de fonction, mais que vous n’arriviez pas à jeter et que finalement, vous avez transformé ?
Une table en commode, Une bouteille de sable en lampe de chevet. Une palette en jardinière. Un vélo sorti de canal en ??
Et sur le trajet de votre travail, l’ancienne usine d’allumettes que vous avez vu fermer et tombée en ruine, préférez-vous la voir rasée ou requalifiée en une fab-lab ? Une belle start-up jeune, inventive et dynamique ?
Quand nous ne pouvons plus répondre à une fonction dans notre travail, est-ce si difficile d’accepter une réaffectation ? Un vieux copain de fac peut toujours servir comme jeune amant, une belle-mère reloue en baby-sitter conciliante.
Quand nous acceptons nos métamorphoses intérieures, nous cessons d'être aveugles à l'immensité qui s'ouvre devant nous.

Je vous souhaite la bienvenue Ici et maintenant dans le domaine des 4 chemins
Je suis Olivier, membre fondateur de l’Agence de la géographie affective. À l’agence, nous aimons découvrir les petites histoires qui font la grande histoire et définissent les géographies de nos territoires.
À l’agence, nous aimons comprendre l’usage de nos espaces de vie.
 
Nous allons partir en expédition. Nous allons découvrir un lieu qui a vécu, qui a eu une histoire. Un lieu qui aujourd’hui a quitté sa fonction, son usage. Aujourd’hui ce lieu est prêt à sa transformation. Il attend une renaissance.
Prêt à partir, tout le monde à son casque. Tenez bien l’embout. Le pioupiou est fragile. Avec le Vigipirate, les réglementations sont serrées.
On va être un groupe. Il y a toujours un principe de précaution. On reste groupé. Pas de geste brusque.  

Nous sommes ici depuis 7 jours. Nous allons peut-être rencontrer des habitants sur le chemin, des autochtones. Sûrement, oserons-nous leur poser des questions au passage.
Nous sommes dans la vraie vie, dans le ici et maintenant.
En route.


En juin 2022, nous avons été invités au futur CNAP pour révéler la puissance de ce lieu aujourd'hui en friche

Extrait du journal de bord pendant l'immersion

Restaurant Le Dauphin

Je prendrais bien un perrier tranche ?
J’ai pas !


Un Schweppes ?
J’ai pas
Oasis ?
J’ai pas

Au restaurant le Dauphin,
On aime bien taquiner
La patronne vient de normandie
Le cuisinier, son mari, du Portugal
Elle est rentrée serveuse et elle a épousé le cuisto.

Dans le restaurant, rien n’a bougé depuis l’ouverture
Elle a pas connu la bière Slavia
Mais par contre tout ceux qui bossait pour socador, elle les a vu défilé
Et eux
C’est pas du schweeps oasis perrier qui boivent
Attend
110 millions de bouteille par an,
Tu veux pas en plus en ramener à l’apéro !

Je lui demande s’il y a encore des habitués de l’époque qui viennent
Elle se retourne et crie à tout le resto
Y en a qui ont connu l’usine ?
Personne ne répond.

Je lui demande si elle sait pourquoi socador a vendu l’usine
La crise ?
Oasis connait pas la crise
Mais la nappe phréatique ne permet pas les rendements attendus
Alors on se pose pas de questions
On a puisé les ressources
Et qu’est-ce qu’elle fait l’entreprise ?
Elle se barre ailleurs
Elle va voir là où l’herbe est plus verte
Parce que là où l’herbe est plus verte
Il y a plus d’eau

Je lui propose de venir après le service visiter l’usine.
Elle me dit
Non
Non

Nous créons un trouble entre ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. Nous nous servons d’une écriture documentaire et fictionnelle pour faire naître un imaginaire. Nous composons avec le lieu, son architecture, son histoire, son collectage, mais aussi avec l’instant présent. Nous invitons le réel comme un partenaire de jeu.