Variation iranienne est un récit mêlant fiction et documentaire.

J’y porte ma propre voix : celle d’un conteur qui, du guichet d’un consulat parisien aux tombeaux des poètes persans, traverse l’Iran réel et imaginaire pour interroger notre époque. Au fil du spectacle, le présent et l’antique se répondent : les légendes du Livre des Rois se mêlent à mes carnets de voyage. Les visages croisés – amis, inconnus, mollahs, amoureux clandestins –deviennent des révélateurs. La langue persane et la poésie d’Hafez tissent un lien entre liberté intérieure et résistance collective.
Ce récit est né d’un besoin : retrouver, dans un monde saturé de peurs et de discours simplistes, la force de la poésie comme ultime rempart contre l’obscurantisme.
En Iran, j’ai découvert un pays traversé de paradoxes : ferveur et censure, interdit et désir, tradition et invention. J’y ai surtout rencontré une vitalité poétique qui, même derrière les barreaux, garde ouverte la possibilité d’un imaginaire libre.

Sur scène, le public est installé sur un gradin en bois en tri-frontale, proche de l’aire de jeu. Le carré scénique est ceinturé par la table de Léo Ceelee, musicien et complice de création. Il compose en direct un véritable cinéma sonore : musiques traditionnelles, textures électro-acoustiques et sons captés au fil de nos voyages s’entrelacent. Sa partition fait dialoguer ma
mémoire avec les échos d’une civilisation millénaire et transforme chaque récit en paysage d’écoute.

Il ne s’agit pas d’un reportage, mais d’un acte de transmission : inviter le public à éprouver comment le mythe peut éclairer le réel, comment un vers de Hafez peut encore protéger une liberté menacée. En proposant Variation iranienne, je souhaite partager cette conviction : raconter reste une manière d’habiter le monde, de le contredire, et de ne pas sombrer.

Dossier de présentation 

Article telerama

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